Par le biais d’une rénovation savamment orchestrée, ce bel appartement parisien datant du XVIIIe siècle s’est réapproprié son histoire.
Des transformations successives avaient ôté à ce foyer de 220 m2 son charme originel. « J’ai souhaité le remettre en valeur, explique l’architecte Isabelle Bouchet, propriétaire des lieux. Le précédent occupant avait caché beaucoup d’éléments anciens, posé de nombreux placards. J’ai voulu épurer l’appartement, révéler les beaux matériaux et lui rendre ses traits originaux. » Les bases étant déjà présentes, peu de gros travaux se sont imposés. Le parquet en point de Hongrie est poncé, vitrifié en mat. L’architecte prend plaisir à rénover et à magnifier les empreintes du passé : les cheminées en marbre ou en bois sculpté, les moulures richement décorées, les gargouilles… Dans sa précédente résidence, l’ambassadeur du dernier Tsar de Russie avait fait installer un plafond à caissons ornés de faïence en céramique au sein de la pièce de réception ainsi qu’un escalier en chêne entre les deux étages. Des ajouts opérés au cours du XXe siècle qui se fondent aujourd’hui majestueusement au décor.
Couleurs de la rue
Des niches sont créées, des portes condamnées… Un travail sur les volumes et la circulation a permis de relier chaque pièce par une grande entrée distribuant la cuisine, le salon, la salle à manger et le bureau. Le résultat : un espace de vie chaleureux et fonctionnel où le couple et ses deux enfants évoluent dans une ambiance fluide et conviviale. Monsieur aime l’ancien, Madame le contemporain. De cette complémentarité des goûts naît une subtile association de mobilier design dans un écrin classique.
La rénovation des lieux s’est surtout nourrie d’une profonde réflexion sur les couleurs, fil conducteur déroulé par Isabelle Bouchet. L’architecte a ainsi puisé dans l’environnement extérieur pour imaginer l’intérieur, comme le bleu du ciel qui se reflète sur les toits parisiens en zinc. Au premier niveau, l’espace jour se pare d’un gris bleuté qui change au gré des heures et des saisons. Au deuxième étage, la chambre parentale affiche un bleu plus soutenu. Inspirée de la rue, la sélection de teintes se marie subtilement avec l’élément phare de l’appartement : des carreaux de ciment qui ont traversé les siècles en conservant leur splendeur d’antan.
www.isabellebouchet.com/architecture
Un air de Paris
Guéridon Foundation Table, Fort Standard. Cage à oiseaux chinée chez Antiquités Dorure. Fauteuil Luxembourg Fermob.
Convivialité
Table Pierre Bonnefille, fauteuils Moroso, appliques Serge Mouille, tableau Manuel Vonthron.
Harmonie
Pouf Mushroom, Pierre Paulin chez État de Sièges. Table basse en marbre, Eero Saarinen chez Knoll. Tapis Landart bleu, Ma Poésie.
Notes bleutées
Bibliothèque Bleu cendré (Argile). Tête d’éléphant en papier mâché réalisée par Farfelus Farfadets.
Douceur
Fond de mur Terre de Bohême, peinture Argile. Canapé Poltrona Frau. Pingouins chinés.
Clarté
Têtes de girafe et de zèbre créés par Farfelus Farfadets. Appliques Caboche, Patricia Urquiola pour Foscarini.
Coin BD
L’escalier en chêne a été ajouté au XXe siècle. Pouf gant de boxe en cuir chiné.
Design
Table années cinquante chinée chez Antiquités Dorure. Chaises Eames. Suspension Petite Volière, Mathieu Challières, The Conran shop.
Sablé
Teinte Sable Blanc (Argile). Mosaïque de marbre, robinetterie et sèche-serviettes, Azur Carrelage. Baignoire Condor et vasque Vola.
Cocon
Peinture Terre Bleue (Argile). Linge de lit en lin, Le Monde Sauvage. Tapis Landart Ambre, Ma Poésie.
Texte Nathalie Truche – Photos Frenchie Christogatin
Auteur : Claire Pélissier
Date de publication : 4 mars 2019
Date de la dernière mise à jour : 12 mai 2022
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