Habiter une jolie banlieue verdoyante c’est faire le choix de la nature. Or, les maisons anciennes ne l’entendent pas toujours de cette oreille. Cette meulière Belle époque a été réorganisée de manière à profiter pleinement de son jardin.
Sur les coteaux de Sèvres, les maisons adossées à la colline regardent vers Paris, nez au soleil. Elles sont invariablement construites sur des fondations semi-enterrées, avec entrée au-dessus côté rue, et pièces de vie en contrebas, sans accès à la pelouse. Le rez-de-jardin est souvent sombre et peu avenant, faute d’isolation. Cette belle meulière de 280m2 avait la chance de disposer d’une véranda au niveau inférieur, mais mal exploitée. L’architecte d’intérieur Camille Hermand a clarifié la situation en y installant un véritable espace de vie. L’isolation a été entièrement refaite afin qu’aucune once d’humidité ne vienne embrumer l’ambiance.
Aménagements subtils
Après reprise de structure, la façade a été largement ouverte de manière à relier l’intérieur avec la véranda. L’agréable lumière du jour traverse désormais la partie semi-enterrée, soulignant le plafond en arches de briques, qui confère son charme à l’architecture. Tout contribue à introduire des transparences : les arches peintes en blanc, le sol en béton virginal et les murs immaculés. Un bureau est éclairé par une verrière. Les aménagements subtils ennoblissent la décoration. La cuisine revêt un marbre sophistiqué aux veines contrastées. Une bibliothèque sur mesure épouse les courbes du plafond, dessinant d’élégants festons. Une grande banquette accueille les jeux des enfants. Côté véranda, le salon et la salle à manger jouissent pleinement de la nature environnante.
Noir et vert profond
À l’étage, le petit séjour près de l’entrée est devenu salon de lecture à l’ambiance intimiste, soulignée par une cheminée créée de toute pièce. Une bulle parfaite pour s’isoler de l’effervescence familiale. Les contremarches de l’escalier ancien, les huisseries, les soubassements jonglent entre noir et vert profond, éclairés par un lustre à pampilles. Les mêmes teintes se retrouvent sur le carrelage au sol et les paliers des deux étages, tandis qu’une porte vitrée à petits carreaux reprend les codes des années trente. Le premier niveau abrite le coin nuit des enfants et le deuxième offre toute la hauteur du toit à la suite parentale. À chaque génération son nid douillet.
Richesse du sous-sol et pierre de construction, la meulière prend une part essentielle dans l’identité francilienne.
L’ambiance du rez-de-chaussée est aussi enveloppante que le rez-de-jardin est lumineux.
L’architecte d’intérieur Camille Hermand a entièrement revu l’organisation de cette meulière Belle époque, afin de profiter pleinement du jardin.
Les contremarches de l’escalier ancien, les huisseries, les soubassements naviguent entre noir et vert profond, éclairés par un lustre à pampilles. Les mêmes teintes se retrouvent sur les nouveaux carreaux de ciment. Dans la salle de bains, de grandes suspensions soulignent la hauteur sous-plafond et produisent un effet théâtral.
Dans la suite parentale, la tête de lit colorée intègre toutes les fonctions : table de nuit, éclairage et branchements. La tête de lit de la chambre des parents épure la pièce en la dégageant de ses meubles et la rend encore plus grande.
Au premier étage, les enfants disposent d’une salle de bains aux tons joyeux et d’une spacieuse baignoire.
Photos © Pauline Le Goff
Auteur : Nathalie Truche
Date de publication : 28 octobre 2024
Date de la dernière mise à jour : 12 octobre 2024