La Maison papillon, au-delà de son architecture moderniste pour un clin d’œil à Le Corbusier, cette maison californienne et son environnement s’imprègnent fortement des racines irlando-indiennes du couple qui l’habite.
Lorsque les clients ont approché l’équipe de William Duff Architects (WDA), leur objectif était de se préparer un cocon où passer une paisible retraite : une sorte de sanctuaire loin de l’univers technologique dans lequel ils évoluent dans leur quotidien professionnel. Leur futur nid devait en outre être assez souple pour accueillir de grands rassemblements familiaux avec leurs enfants. Le couple s’est montré particulièrement exigeant dans la sélection du site où édifier son projet et a mis deux ans pour trouver le terrain idéal. Cette parcelle – suffisamment plate pour proposer une vie de plain-pied – a été dénichée dans une superbe banlieue verte de la Silicon Valley.
Ce sont d’abord aux origines des acquéreurs (l’épouse est indienne et le mari irlandais) que l’architecte a souhaité rendre hommage dans la conception de la bâtisse. « Comme source d’inspiration, nous avons utilisé les souvenirs d’enfance dans leurs maisons de famille », explique William Duff, le fondateur de WDA. Parallèlement, le couple voulait une maison moderne et confortable combinant le mode de vie dehors-dedans typique de la Californie. Le concept s’est appuyé sur des espaces ouverts, une connexion fluide avec le jardin et des matériaux naturels chauds, le tout enveloppé d’une esthétique simple. La palette neutre de l’édifice – planchers et murs en béton, grandes ouvertures en verre, plafonds en contreplaqué et structure en acier – court de l’intérieur à l’extérieur.
Toits papillons, trois pavillons
Pour l’architecte californien, la maison papillon clin d’œil à Le Corbusier : « une des plus grandes influences professionnelles, poursuit William Duff, un maître du modernisme connu entre autres pour le toit papillon ». Lors d’une première rencontre avec le cabinet d’architecture, les clients avaient en effet remarqué la présence de papillons sur la parcelle, une observation que l’architecte avait alors saisie au vol ! Au-delà de leur aspect poétique, les toits papillons offrent une vue sur les collines environnantes et élargissent les espaces de vie à l’extérieur. De surcroît, ils sont vertueux : chaque pan récolte puis canalise l’eau pluviale vers des citernes où la ressource est stockée avant d’être utilisé pour irriguer le terrain. En outre, les pavillons ont été élaborés de manière à permettre à la pluie de s’infiltrer lentement dans le sol de la cour principale.
Surplombant légèrement le terrain, la maison se divise en trois petits pavillons dont chacun possède une fonction distincte : le pavillon central abrite les espaces de vie tandis que deux autres pavillons accueillent le coin nuit, les salles de bains et la détente. Certes, les trois bâtiments restent modestes en superficie mais chacun donne sur un extérieur déployant un fabuleux panorama vers le canyon et les collines au loin. Un plaisir qui ne se mesure pas en mètres carrés !
Zénitude. Comme les cours résidentielles indiennes, celle-ci créé un sentiment de communauté et maximise la relation à la terre grâce à un harmonieux aménagement paysager. Unique. Le toit papillon asymétrique, inspiré du style Le Corbusier, confère à la maison sa forme distinctive.
Économies. Les coûts d’énergie très faibles sont dus à la généreuse luminosité naturelle à laquelle un panneau solaire fournissant environ la moitié des besoins énergétiques du foyer. Table rase. L’agence d’architecture WDA a démoli l’ancienne bâtisse de 1950 pour en construire une nouvelle, dotée de cinq chambres et de quatre salles de bains. Central. La cour extérieure a été conçue de manière à être accessible à partir des trois pavillons composant la maison.
Ouverture. Le salon profite du climat californien en s’ouvrant entièrement sur la terrasse en bois reliant les deux ailes de la maison. Communion. Le coin salon permet d’offrir un moment de convivialité tout en communiant avec la nature. Design. Le canapé Andy par B&B Italia, la chaise Capo de Neri&Hu pour De La Espada et la cheminée en pierre de lave tissent un lieu cosy.
Sur-mesure. Dans la salle à manger, un lustre Lindsay Adelman éclaire la table réalisée sur mesure par Heerenhuis Manufactuur.
Transparence. Un escalier en bois et acier ceinturé de verre permet de circuler dans la maison en profitant de la beauté du paysage.
Texte : Nathalie Truche
Crédit photo : Matthew Millman
Auteur : Claire Pélissier
Date de publication : 24 juillet 2020
Date de la dernière mise à jour : 21 septembre 2022