L’artiste-peintre et muraliste américain nous invite dans sa Californie idéalisée d’après-guerre, née de ses rêves d’enfance. Les personnages, les objets, les paysages et les architectures retrouvent les éclats d’antan dans des scènes de plage et de la vie quotidienne baignées de soleil, de couleurs et de sensualité.
Kenton Nelson, #11 Hedge oil on panel, 12 x 12 inches, 2020
Faire du passé une réinvention, un idéal de vie, un bien-être au présent, c’est toute l’œuvre de R. Kenton Nelson, né en 1954 à Pasadena dans la partie sud de la Californie. Cet ancien graphiste et illustrateur commercial a pris un tournant décisif dans sa carrière au début des années 90 pour devenir en totale indépendance un artiste-peintre, muraliste et mosaïste accompli et de premier plan. Cet attrait pour l’art, il le tient de son grand-oncle, le muraliste mexicain Roberto Montenegro, qui fut un ami proche du couple Diego Rivera et Frida Kahlo. Au sein de son atelier, sis dans sa ville natale, Kenton Nelson imagine ainsi des récits rétro, calmes et apaisants où ses personnages ordinaires s’érigent en icônes américaines étincelantes, évoluant dans un monde idyllique, figé dans le temps. Au cœur de ces scènes de plage et de la vie quotidienne, les femmes se font reines, modèles et muses. Des héroïnes de tous les jours sacralisées comme des pin-up mais occupées à leurs activités courantes ou des plus anodines. Se dégagent de toutes ces perfections picturales, entre ombre et lumière, une félicité sans bornes et une sensualité implicite, gracieuse et raffinée.
Sublimer l’ordinaire
De ses propres mots, Kenton Nelson crée « un endroit où il préfère être », dont la vision passéiste reflète « un idéalisme mythique et bucolique, fait d’images stylisées propices à l’évasion ». Les États-Unis ont longtemps cultivé une influence majeure sur la culture visuelle du monde. Ses compositions renvoient à ses souvenirs d’enfance, au cinéma et à toute l’imagerie collective des années 1950-60 imprégnée de symboles, de rêves, de clichés sur papier glacé et de promesses d’espoir pour un avenir meilleur. Cette représentation idéalisée de l’American Way of Life, toute personnelle de Kenton Nelson, se fait l’écho des univers de Grant Wood et d’Edward Hopper, dont il revendique l’inspiration première. Mais aussi de Louise Dahl-Wolfe ou encore de Thomas Hart Benton. Un univers riche qui puise dans le réalisme social de l’entre-deux-guerres, le régionalisme et le travail des artistes de la WPA (Works Progress Administration) en réponse à la Grande Dépression. Comme l’a justement souligné un critique d’art américain, « ses peintures ressuscitent l’optimisme ensoleillé du New Deal ». L’œuvre de Kenton Nelson a depuis lors fait plusieurs fois la couverture du prestigieux New Yorker, est apparue dans plusieurs films, et a été exposée à Los Angeles, Londres, Vienne, Zurich…
Kenton Nelson, Big Shoes oil on canvas, 90 x 131 inches, 2011
Kenton Nelson, Competition oil on canvas, 36 x 72 inches, 2007
Kenton Nelson, Early Interview oil on canvas, 45 x 72 inches, 2014
Kenton Nelson, Feelings Overrated oil on canvas, 60 x 36 inches, 2011
Kenton Nelson, Hillstop oil on canvas, 48 x 36 inches, 2019
Kenton Nelson, Lunch oil on canvas, 48 x 36 inches, 2004
Kenton Nelson, Mending oil on canvas, 40 x 30 inches, 2007
Kenton Nelson, Minor Adjustments oil on canvas, 24 x 48 inches, 2002
Kenton Nelson, Occidental Trip #1 oil on canvas, 30 x 30 inches, 2019
Kenton Nelson, The Elm Street Transient oil on canvas, 30 x 40 inches, 2003
Kenton Nelson, The Set oil on canvas, 60 x 36 inches, 2018
Kenton Nelson, Translation oil on canvas, 40 x 30 inches, 2001
Kenton Nelson, Washline watercolor, 10 x 7 inches, 2013
Kenton Nelson, Why Not? oil on canvas, 60 x 48 inches, 2005
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Nathalie Dassa
Auteur : Nathalie Dassa
Date de publication : 30 avril 2021
Date de la dernière mise à jour : 12 août 2024