Artiste du XXème siècle, Yves Klein a offert à l’histoire un pigment devenu mythique : le « bleu klein ». Cette couleur a été utilisée dans nombreuses de ses œuvres et les décorateurs d’intérieur en ont fait, avec le bleu Majorelle, une teinte très tendance.
La couleur « Bleu Klein »
Passionné par les couleurs et sensible à la beauté des pigments Yves Klein est amené à créer sa propre teinte. En 1956, avec l’aide du marchand de couleurs Edouard Adam, ils décident de mettre au point une nouvelle couleur. Ils ont d’abord hésité entre deux teintes de bleu : le bleu Prusse et le bleu Outremer. Conseillé par Edouard Adam, le choix de l’artiste se porte vers le pigment le plus stable qui permet d’assurer une meilleure pérennité de son oeuvre, ce que propose justement le bleu Outremer.
Le problème étant que pour réaliser une oeuvre, Yves Klein devra mélanger son pigment avec de la colle qui va laisser une petite couche sur la toile et va cacher la beauté du pigment. Alors, pour éviter cela ils vont utiliser un médium fixatif qui se rétracte en séchant afin de laisser apparaître un pigment pur.
À la suite de cette nouvelle découverte Yves Klein a donc déposé la formule exacte de son fameux « bleu » à l’institut nationale de la propriété industrielle. Celle-ci se nommera « International Klein Blue (IKB) », où encore « Bleu Klein » en français.
« IKB 3, Monochrome bleu », 1960
Pourquoi Yves Klein peint-il en bleu ?
L’artiste a pris conscience très tôt de la nécessité de se singulariser, de ne pas faire la même chose que les autres. Étant sensible à la beauté des pigments, il décide de choisir de peindre en bleu et de se consacrer exclusivement à cette teinte. En effet, cette couleur est la plus abstraite qu’il soit, on ne peut la rattacher à l’univers matériel. C’est la couleur de la sensibilité pure. C’est également une teinte, qui dans le monde de la nature, renvoie aux éléments les plus abstraits : le ciel et la mer. D’après Yves Klein « le bleu n’a pas de dimensions. Il est hors dimension, tant dis que les autres couleurs elles, en ont. »
Le monochrome bleu d’Yves Klein
Le concept du monochrome chez Yves Klein
L’art d’Yves Klein se tourne très rapidement vers le monochrome. Pour cet artiste le monochrome bleu est un challenge technique et une expérience métaphysique. C’est pour lui une révolte contre le dessin et la ligne qu’il déteste tant. À travers le monochrome Yves Klein cherchait une sensibilité picturale pure où la couleur se suffit à elle même.
Une couleur vivante
Selon Yves Klein l’essence même de l’art réside dans la pureté de la couleur. D’après sa vision, cette pureté doit imprégner celui qui la regarde. Par la couleur, cet artiste ressent le sentiment d’identification complète avec l’espace et se sent vraiment libre. Pour Klein les couleurs sont des êtres vivants, des individus très évolués qui s’intègrent à nous, comme à tout. Les couleurs sont les véritables habitantes de l’espace.
La passion pour le pigment pur
Yves Klein est fasciné par le pigment pur qui est d’une intensité incomparable. Dans le cadre d’une exposition, l’artiste fait l’expérience de concevoir un grand tableau horizontal au sol avec un bassin de pigment pur. Ce tableau est fait sans fixatif, contrairement à ses oeuvres habituelles. Dans cette oeuvre, le pigment est sous forme de poudre qui est répandue à l’intérieur d’un cadre et donne un aspect extrêmement velouté, rayonnant, presque irradiant. Cette texture est en même temps très sensuelle, ce qui donne envie de la toucher.
L’oeuvre de Yves Klein
De ses monochromes, au vide, à la « technique des pinceaux vivants » ou « Anthropométrie », jusqu’à l’emploi des éléments de la nature afin de manifester leur force créatrice ou de l’or qu’il utilise comme un passage vers l’absolu, il a conçu une œuvre qui traverse les frontières de l’art conceptuel, corporel et du happening.
En 1962, quelques semaines avant sa mort, Yves Klein réalise FC1 (Feu Coloré n°1), une œuvre qui possède tous les éléments emblématiques de cet artiste : l’anthropométrie, la peinture de feu, le fameux monochrome bleu (IKB, International Klein Blue, breveté en 1960) et le pigment rose.
Comment utiliser le Bleu Klein dans la décoration
Lumineux et raffiné, le bleu Klein aussi appelé IKB est très présent dans nos intérieurs. Électrique, dynamique et sensible à la lumière, cette teinte ravive la déco de n’importe quelle pièce de la maison.
C’est uneteinte intense mais aussi apaisante,qui capte le regard et figure parmi les couleurs incontournables à adopter chez soi : un canapé, une lampe, un vase, des chaises etc….
Le Bleu Klein donne un look arty à une pièce. Si la teinte est applicable sur les pans d’un mur, c’est surtout sur les objets décoratifs et le mobilier qu’on la préfère.
Quelques suggestions
- Dans la chambre, le salon, le bureau, le bleu Klein peut être utiliser sur un mur et associer à du blanc.
- Pour plus de subtilité, Il est intéressant de peindre une porte, les étagères d’une bibliothèque, un meuble ou un soubassement en bleu Klein.
- Pour une table chic et originale, optez pour de la vaisselle en bleu Klein. Les services de table permettent de jouer avec les couleurs sans prendre de risque.
Association de couleurs
- Pour une ambiance cosy, associez du bleu Klein avec une couleur chaude comme de l’orange. Dans un salon, vous pouvez installer un canapé en velours orange et l’habiller avec des coussins IKB. Le jaune ou la matière cuivre sont conseillés.
- Pour un rendu tout en douceur, optez pour un camaïeu de bleu: Bleu clair, bleu Klein, bleu pastel… Le résultat sera parfait.
- Pour une déco 100% vitaminé, associez le bleu Klein avec une couleur peps : rouge, jaune, vert….
- Pour l’extérieur, et afin de rappeler les jardins marocains de Majorelle peignez un pan de mur de votre terrasse en bleu Klein ou optez pour du mobilier de cette couleur.
Banc Westwing I Mobilier Kartell
Auteur : Lisa Maudonnet
Date de publication : 7 avril 2022
Date de la dernière mise à jour : 2 octobre 2024