Entamer des travaux pour un changement de destination de votre appartement comporte certains risques. Que ce soit pour le transformer en lieu de travail ou améliorer son confort en vue d’une location, il s’avère indispensable d’être bien couvert. En général, votre assurance vous protège en cas de dommages occasionnés à votre logement ou à vos biens mobiliers. Mais alors, votre assurance habitation couve-t-elle tous les travaux ?
Réaliser les travaux soi-même : quels sont les risques couverts ?
Actuellement, de plus en plus de Français choisissent de lofter leur appartement par leur propre moyen. Cette solution permet en effet d’économiser environ 30 % sur le budget. Cependant, cela vous engage en termes de protection et de responsabilité auprès des assurances.
C’est aussi pourquoi il convient toujours de contacter votre compagnie d’assurance avant de commencer le chantier. Vous pourrez ainsi comprendre les différentes clauses du contrat et surtout, identifier les couvertures qui manquent à votre assurance habitation actuelle. Mais encore, vous pourrez connaître les extensions de garantie à souscrire pour être mieux protégé.
Si vous avez souscrit un contrat multirisque habitation, l’assurance de votre logement pendant les travaux vous couvre contre les sinistres onéreux (incendies, explosion ou dégâts des eaux). En même temps, elle fournit d’autres protections.
La responsabilité civile ou garantie RC
Incluse dans tous les contrats d’assurance habitation, la responsabilité civile couvre :
- les dégâts matériels engendrés par les travaux ;
- les préjudices corporels subis par un tiers durant le chantier.
Concrètement, si un objet tombé durant le chantier blesse un passant ou bien si la réalisation des travaux abîme le mur de vos voisins, la garantie RC indemnise la réparation de ces atteintes. Par contre, cette garantie ne couvre pas les dommages causés à vos biens mobiliers. Pensez donc à étendre les garanties pour être protégés en cas d’altérations ou de casses.
À noter : prenez toujours le temps de vérifier auprès de votre compagnie d’assurance quant aux éventuelles exclusions pouvant s’appliquer à votre situation. Profitez d’ailleurs de l’occasion pour lui informer du montant et de l’étendue des travaux prévus.
Les garanties dommages
Les garanties dommages viennent couvrir tous les risques inhérents au chantier. En principe, elles vous protègent dans différentes situations : incendie, dégâts des eaux, vol, bris de glace, catastrophe naturelle, etc. Par exemple, si un fer à souder utilisé entraine un incendie du logement, votre assurance prend en charge les réparations.
Sachez toutefois que les conditions d’indemnisation peuvent changer en fonction de la nature des travaux. Dans ce cas, il vaut mieux tout prévoir en :
- vérifiant que vous êtes couvert pour tous les travaux, notamment le gros œuvre (pas toujours systématique) ;
- adaptant les clauses de votre contrat ou en demandant une extension de garantie.
Quels sont les risques non couverts ?
Pour information, il faudra lire attentivement les conditions générales et particulières mentionnées dans votre contrat d’habitation. Ceci, afin de connaître les situations exclues d’indemnisation et d’adapter vos extensions de garantie.
Sachez en effet que certains sinistres occasionnés par les opérations ne sont pas pris en charge par votre assurance habitation. Citons par exemple :
- les dommages que vous causez à votre logement ;
- les travaux de rénovation ou réhabilitation soumise à une assurance obligatoire ;
- les sanitaires endommagés par des travaux de plomberie ou de maçonnerie, etc.
Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive. Renseignez-vous au préalable pour éviter tout désagrément.
Recourir à un professionnel : les assurances travaux à connaître
Bien qu’elle couvre un certain nombre de sinistres, l’assurance multirisque habitation ne vous protège pas en cas de gros travaux. Heureusement, si vous confiez le chantier à un maître d’œuvre (entreprise de construction ou architecte), ce professionnel sera tenu d’assurer les travaux.
Avant tout, vérifiez si les mobiliers et espaces concernés par les améliorations sont couverts par votre assurance habitation. Par la suite, assurez-vous que le maître d’œuvre dispose d’une assurance performante qui prendra en charge la réparation des dommages causés à vos biens mobiliers et immobiliers.
Parmi les certifications à vérifier, citons :
- l’assurance dommages ouvrage (obligatoire) couvrant les dommages et malfaçons pendant 10 ans, sans attendre une décision de justice ;
- la garantie décennale (obligatoire) indemnisant les dégâts affectant le logement durant 10 ans ;
- la garantie biennale (facultative) couvrant les équipements de l’ouvrage non inclus dans la garantie décennale pendant 2 ans ;
- la garantie de parfait achèvement (obligatoire) prenant en charge la réparation des vices de construction durant une année.
Assurance habitation et travaux : quel impact sur vos cotisations ?
Selon les aménagements réalisés, les travaux d’amélioration ou de rénovation entrainent systématiquement une évolution du montant de votre assurance. Si l’installation d’un système d’alarme peut par exemple faire baisser vos primes, l’ajout d’une nouvelle pièce ou des équipements spécifiques pourra les augmenter. En effet, ces changements viennent rehausser la valeur de votre bien par conséquent, les risques à couvrir sont plus importants.
Vous êtes donc tenu d’informer votre compagnie d’assurance sur les améliorations effectuées pour être correctement couverts après les travaux. Lorsque votre assureur vous notifie la hausse des cotisations, vous avez le choix entre accepter l’augmentation (ou tout du moins, négocier) ou résilier votre contrat (dans un délai de 30 jours).
Quoi qu’il en soit, faire le point avec votre conseiller vous permettra certainement de trouver la meilleure formule pour être correctement assuré !
Auteur : Claire Pélissier
Date de publication : 25 septembre 2023