Cet appartement du XIe arrondissement de Paris n’avait pas bougé depuis la construction de immeuble dans les années cinquante. Il revit dans une interprétation élégante et contemporaine du style moderniste.
Sur cette page blanche de 90m2, tout était à écrire. Les pièces distribuées par un couloir à peine élargi dans l’entrée, les matériaux ordinaires et le plan rationnel étaient typiques d’une architecture d’après-guerre : fonctionnelle et moderne (pour l’époque). L’idée consistait à conserver une modernité dépouillée, tout en redonnant du style et de la noblesse à ce logement parisien lumineux, doté d’une belle terrasse. L’architecte Camille Hermand s’est inspirée de la philosophie du modernisme pour composer un foyer adapté à la vie d’aujourd’hui.
Redistribution totale des pièces
Le projet a trouvé de la place, côté terrasse, pour installer un double séjour articulé autour d’un coin salon et d’une cuisine-salle à manger. Le couloir d’entrée a été largement ouvert. Deux chambres, un bureau et une salle de bains se regroupent désormais côté cour. Un élégant parquet de chêne habille toute la surface, agrandissant encore les perspectives. La cuisine et les soubassements de la bibliothèque se parent de noyer. L’esthétique sans ornements rappelle celle du mobilier moderniste du propriétaire : chaises Standard de Jean Prouvé dans la salle à manger, fauteuil Pacha et bureau de Pierre Paulin, fauteuil de Gerrit Rietveld dans l’entrée.
Transparence et symétrie
La palette réduite de couleurs rythme l’architecture avec un contraste de bleu profond, de noir et de faux blancs. Les huisseries noires des fenêtres encadrent les vues sur les toits de Paris, une baie vitrée à portes pivotantes théâtralise le passage entre le salon et la salle à manger. L’entrée sombre, dotée d’une banquette en flanelle, annonce l’antre d’un gentleman, soutenue par deux fauteuils en cuir cognac dans le salon. Le reste des murs et des aménagements se font presque transparents, les placards disparaissent, juste ponctués de poignées verticales, la bibliothèque aérée affiche une parfaite symétrie. Se passant de décors superflus, la nouvelle architecture, tout en lignes géométriques, tisse une ambiance épurée et design.
L’appartement des années cinquante renaît sans décor superflu, mais en privilégiant les lignes géométriques, la fonctionnalité et le confort.
La chambre principale décline une gamme de blanc et beige, sans motifs mais avec des textiles épais et confortables.
La salle de bain joue sur les lignes ovales d’une baignoire japonaise, avec son marchepied en noyer, sur fond de marbre gris et de robinetterie noire.
Photos Pauline Le Goff
Auteur : Nathalie Truche
Date de publication : 8 juillet 2024
Date de la dernière mise à jour : 1 juillet 2024