Datant de 1901, cette belle bâtisse bourgeoise située dans le pays voironnais (Isère) a vécu une complète renaissance sous l’inspiration de l’architecte d’intérieur grenobloise Caroline Goujon.
Plomberie, électricité, peinture… Une rénovation d’ampleur s’est opérée dans la superbe demeure sans qu’aucune cloison n’ait été abattue, selon le désir des propriétaires. L’esprit art nouveau et art déco hante toujours les lieux à travers les hauteurs de plafond (3,20m), les moulures, les boiseries, les peintures restaurées… Mais également les carreaux de ciment d’origine qui invitent le visiteur vers le cœur de la maison. Un chemin ponctué d’un fauteuil crapaud aux franges dorées et aux chatoyants motifs savane. Les sources de lumière foisonnent au gré des vastes fenêtres, lustres et miroirs d’antan. Une clarté rehaussée par l’emploi de teintes classiques : blanc, gris, pastel.
Le passé revisité
Séparés par un hall, le salon et salle à manger résonnent en écho. L’uniformité est d’abord créée par trois immenses lustres identiques, aux reflets cuivrés, signés Coming B. L’unité est également formée par le système de portes paravents qui, jadis, permettaient de réunir les deux pièces afin d’organiser les soirées mondaines. La réception terminée, les battants se refermaient pour garder la chaleur. On note avec amusement la sonnette qui servait à appeler le personnel. Si le passé auréole les lieux, la modernité n’est pas loin. Dans la salle à manger par exemple, qui se pare d’une table Alinéa, de chaises Eames et sièges Panton. Au sol, le parquet en chêne revivifié côtoie des matériaux contemporains tel le béton ciré dans la cuisine. Ici, une suspension Tom Dixon éclaire une table Tulip d’Eero Saarinen. Plus loin, l’escalier majestueux s’embellit d’une création faite maison : un étonnant lustre de 12 mètres de haut, composé de milliers de petits carreaux brillants.
Touches poétiques
L’étage s’imprègne également du passé en affichant dans la chambre parentale, des appliques et chevets anciens ainsi que des pointes de pastel sur le mobilier, les rideaux, le linge de lit. Réservé aux petites filles, le troisième étage s’habille de couleurs vives – turquoise, fuschia – et de mobilier ludique comme ce lustre fait de cloches en tissu rose et blanc recouvert d’une ravissante ombrelle d’époque. Accrochée au mur, la tête de renne en peluche confère une touche design et décalée. Dans la vaste salle de bains parquetée, des tons pastel sur les murs et les rideaux de rangement contrastent avec le sofa en bois laqué noir, marqué par des accoudoirs aux courbes sensuelles. Au centre, une cage à oiseaux chinée apporte un brin de poésie à cet espace délicatement girly.
Texte Nathalie Truche
Photos Sandrine Rivière
Auteur : Claire Pélissier
Date de publication : 26 juin 2018
Date de la dernière mise à jour : 12 mai 2022