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Un palais pieds nus en Sardaigne

L’architecte italienne Stefania Stera, basée à Paris, a conçu une vaste demeure aux allures de « promenade architecturale » en plein cœur de la nature insulaire de Porto Cervo, au nord-est de la Sardaigne. 



« L’architecture a une dimension thérapeutique. L’espace modifie la perception, en tant qu’élément de l’environnement, il influe sur l’état d’âme. Il existe une dynamique entre les êtres, les formes et la topographie d’un lieu. » Telle est la ligne directrice de Stefania Stera depuis une trentaine d’années via son agence Stera Architectures à Paris. La virtuose romaine d’origine sarde nous invite à découvrir une villa accrochée à flanc de colline à Porto Cervo, sur la côte d’Émeraude. 

Sa conception s’inspire des principes de construction d’un projet sarde que l’Aga Khan a lancé dans les années soixante avec des grands architectes organiques, comme Jacques et Savin Couëlle. Le défi était donc de construire sur un terrain rocheux, avec des rochers imposants et des reliefs variés, au cœur de cette station balnéaire réputée.



Réinventer les espaces


Cette maison de vacances est dédiée à des clients pour lesquels Stefania Stera a déjà conçu un appartement à Paris. Sur 750 m² de surface habitable et 350 m² de terrasse, elle s’inscrit au croisement de deux axes, fonctionnant à la manière de deux rez-de-chaussée : l’un vers la mer, l’autre vers la montagne. 

Les volumes qui la constituent donnent ainsi la sensation d’une « promenade architecturale », se fondant dans la nature. « Une corniche le long de la mer révèle et valorise le littoral du site, et forme un chemin qui dessert plusieurs lieux comme des alcôves singulières aux multiples fonctions. », explique-t-elle. Cette approche se manifeste dans un entrelacs de pièces à ciel ouvert, disposées autour de la cour principale. 

L’entrée se fait à partir de ce noyau central, menant à deux chambres au rez-de-chaussée. À l’étage, se trouvent un salon, une salle à manger, un bureau et une suite, composée d’autres espaces clos et ouverts, eux-mêmes nourris de courettes, de patios, de terrasses, d’un vestiaire et d’une salle de bains. Un escalier métallique conduit au toit-terrasse. 


Jeu de matières et de motifs


L’architecte se fait tout autant créative avec les matériaux. À l’intérieur, les chambres aux allures de « grottes/loggias » sont dallées en pierre de lave grise, les salles de bains sont faites de marbre, les espaces de services ont des sols en terrazzo Venezia, les vestiaires sont parsemés de tissus en tissage d’osier… 

À l’extérieur, le granit et la brique assurent le lien avec l’environnement naturel. Sur les sols et les murs, Stefania Stera ponctue les lieux d’azulejos portugais, des carreaux de faïence ornés ici de motifs géométriques dans un camaïeu de bleu et de vert. Ce choix réenchante l’architecture aux couleurs taupe/gris, invitant à la continuité des volumes. Quant aux façades en granit et en pierre de lave concassée, elles profitent des variations du soleil de fin d’après-midi. 

Stefania Stera recrée ainsi un lien poétique avec le passé, dévoilant une myriade « d’histoires dans l’histoire de cette villa » au cœur d’une contrée rude et lumineuse, dominée par la mer Tyrrhénienne. 



steraarchitectures.com

Crédits photo © Nicolas Borel & © Tiziano Canu


Auteur : Nathalie Dassa

Date de publication : 20 mai 2024

Date de la dernière mise à jour : 25 mai 2024


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