L’artiste peintre d’origine auvergnate installé à Paris nous invite à se perdre dans ses paysages luxuriants où se fondent certaines structures et architectures entre étrangeté, souvenir et imaginaire.
Yann Lacroix, Silent Pool, 2017, Huile sur toile
Le travail de Yann Lacroix
Les œuvres de Yann Lacroix nous transportent vers des ailleurs qui oxygènent l’esprit. Depuis plus de dix ans, cet artiste peintre, qui a étudié à l’École des Beaux-Art de Clermont-Ferrand, imagine une variété de paysages fantasmés et utopiques, dépourvus de toute présence humaine. Jardins babyloniens, serres luxuriantes, étendues verdoyantes nimbées de cumulus, piscines vides végétalisées, terrains de sport abandonnés absorbés par la nature… ses compositions captent le regard. Des lieux inconnus, empreints de poésie et d’onirisme, où se confondent le temps et l’espace. L’artiste invite le regardeur à observer les éléments courants qui composent le paysage dans l’art pictural avant d’en déconstruire les préceptes pour mieux se fondre dans une étrangeté des espaces entre zones d’ombre, abstraites et floues. Comme s’il entrouvrait une porte dérobée sur un monde des possibles, entre passé et futur. Ces fragments et assemblages se répondent, déréalisent l’instant et jouent avec les contrastes et les matières pour des rendus à la fois si familiers et si étrangers.
Territoires préservés
Dans son processus créatif, Yann Lacroix dit élaborer son approche par strates, basée sur des photographies glanées par-ci par-là, les contemplant, les superposant, jusqu’à saisir l’environnement, l’atmosphère. Ses toiles composites sont nourries de souvenirs de voyage, de sa mémoire des lieux, du quotidien, de ses humeurs. La texture se fait palpable et les teintes de vert et de bleu s’intensifient, quand les détails s’estompent comme un souvenir fugace. Certaines peintures, dans un lent mouvement de balayage, semblent d’ailleurs encore bouger, se mouvoir. À l’image de ces vues à ciel ouvert, tantôt nuageuses, tantôt dégagées. De la même manière, tout a l’air de pousser à l’état sauvage dans les espaces à la végétation dense. Se dégage de ces géographies variées, de ces reconstitutions métaphoriques, une palette d’émotions entre mélancolie et plénitude. L’artiste redonne ainsi un élan pictural au paysage, associant vestiges d’architectures et surfaces de jeux pour un récit plus personnel, allégorique et émouvant. Une véritable bouffée de fraîcheur.
Jeux, 2021, Huile sur toile
Junk Space, 2020, Huile sur toile
Sans titre (Room with a stranger view), 2019, Huile sur toile
Sans titre, 2020, Huile sur toile
Sans titre, 2020, Huile sur toile
Tennis Club, 2018, Huile sur toile
Yucca and fruits, 2021, Huile sur toile
Courtesy Artiste et Galerie Anne-Sarah Bénichou
www.yannlacroix.com
annesarahbenichou.com
Auteur : Nathalie Dassa
Date de publication : 22 décembre 2021
Date de la dernière mise à jour : 23 octobre 2023